mardi 23 mars 2010

Vieillir d'un an

Ma perception du 4 jeudis
à 1h du matin.


Petit début de soirée entre copains, on aligne les gin tonics et les bodde-waille-zeurres. Mon pote Jérôme nous fait écouter ses plus récentes découvertes dans la sphère du folk-metal. Rien à signaler, on s'amuse, on badine, on chahute un brin, rien de plus normal, c'est une soirée de gars.

La madame de chez monsieur le taxi nous dit que 5 c'est trop pour un véhicule, il va en falloir deux. Faute d'amis prévoyants, je m'acquitte des frais de transport pour les deux voitures. C'est parfait, ce sera ma dernière dépense de la soirée, je crois.

C'est dans un 4 jeudis bondé, fumant et affublé de boules disco que l'on fait notre entrée. Mathieu, ce fin renard, ne se fait pas prier pour commander à Salvas, le serveur aux riches favoris, une première ronde de shooters de Jacques Daniel. Une entrée explosive comme celle-là laisse rarement présager à quelque chose de beau, sain, mais bon, surfons cette vague.

La nouvelle se propage trop vite à mon goût, apparemment ce serait ma fête. J'accepte probablement trop de shooters de trop de gens que je ne connais que trop peu. Les gens semblent n'avoir qu'un but en tête, une mission, celle de mettre fin à mes 21 ans de façon explosive et éthylique. Vivement ces rites de passage qui nous font oublier l'accumulation des années.

Trop. Je commence à trouver que mon rythme d'ingestion de liquides devient effarant. Je commence à avoir de la difficulté à focaliser mon regard sur un point précis. À croire que les muscles actionnant mes globes oculaires sont en état d'ébriété et font les paresseux.

Je dois modérer cet apport.

Solution #1 : me retrouver sur une caisse de son à danser sur les tubes alignés par Dj Méo. Pas trop concluant, je me souviens que je n'aime pas trop danser.
Solution #2 : gloire aux organisateurs de cette soirée, qui ont prévu un barbecue et J-F Dupuis qui nous prépare de délicieux roteux en lesquels je trouve l'asile.

Ça va mieux, la viande séparée mécaniquement aide temporairement à éponger l'alcool qui s'attaque, de manière obstinée, à mon système. Temporairement...

Malgré tout, mon environnement devient de plus en plus flou. Où suis-je? Qui sont ces gens? Pourquoi Méo est Dj ce soir? Pourquoi mon manteau est dans le stationnement? Pourquoi ce gars-là a le collet de son polo relevé? Pourquoi tu m'offres un autre vodka-soda? Ah oui, j'aime cette chanson!

(arrêt de l'enregistrement)

Réveil à 14h, dans la plus totale des confusions, affligé par un mal de vivre digne de tous les poètes romantiques rassemblés, fois deux.

Bonne fête moi!

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