lundi 23 août 2010

Le jour où j'ai défié un prédateur

Oui, lui.


Désolé pour ces dernières semaines un peu lentes ici chez Vieux deux brun, je m'affairais à me remettre d'un grave trauma psychologique. Vous savez qu'étant un dur à cuire, je ne me serais pas absenté pour une quelconque pacotille, ce qui c'est passé, c'est du gros.

Faque l'autre jour j'étais à l'épicerie, clopinant gaiement d'allée en allée à la recherche de denrées savoureuses. L'arrivée à l'allée des produits de la mer souleva chez moi un vif intérêt lorsque j'aperçus qu'on y vendait du steak de requin. Oui, la providence m'offrait la chance de faire cuire un morceau du plus grand prédateur des sept mers et de me nourrir de sa chair.

Un cadeau, qui j'allais me rendre compte, allait s'avérer être un cadeau empoisonné, pis en crisse.

Je terminai mon épicerie en demeurant animé par ce naïf sentiment de satisfaction.

Rendu à domicile, je cuisinai l'animal, puis m'en régalai tout en me délectant du fait que je mâchais la chair d'une bête ayant auparavant dévoré plusieurs de mes comparses humains. Une grande et savoureuse victoire pour l'homme! me dis-je.

Pour célébrer ce grand événement, nous fîmes suivre ce souper d'une sortie dans notre bar chéri, ce qui mena à la consommation massive d'élixirs enivrants divers. Ayant maintes fois testé mon foie face à la menace éthylique, j'étais sûr que cette légère cuite ne me laisserait que peu de séquelles. Par contre, le prédateur marin que je venais d'engloutir avait d'autres plans pour moi, le coquin.

Sa présence se fit sentir lors de mon sommeil éthylique. Il semble que la digestion dudit steak ait pour effet d'affecter les rêves un peu comme une importante fièvre le ferait. Je passai donc ma nuit à me tortiller en sueur, hanté par une myriade de délires psychédéliques.

Au petit matin, le requin (visiblement irrité d'avoir été à son tour dévoré) crut bon faire le chemin inverse dans mon système digestif. Je renvoyai généreusement, tout en constatant ma défaite.

Alors qu'on se le tienne pour dit : le requin demeure le plus grand prédateur sur terre, car il pourra, même de façon posthume, terrasser votre organisme.

1 commentaire:

Unknown a dit…

meilleur article de vieux deux!!!