mercredi 17 juin 2015

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Piou-piou maison laser


Y'a pas à dire, le processus menant à l'achat d'un bout de terre chapeauté de plusieurs étages de bitume, mortier, briques et bois vient avec son lot de torrieuseries.

Parfois insidieux, d'autres fois carrément dressés-devant-moi-me-faisant-des-dans-l'cul-en-riant, ces petits défis ont tôt fait de nous rappeler que dans la vie, vaut mieux s'armer de patience et d'une barre à clous.

Ça fait partie du plaisir d'être propriétaire!
, me dira-t-on, ricanant grassement, bière à la main en me tapant dans le dos, alors que j'en serai à arracher ma 39e planche de gypse moisie par la négligence de l'ancien proprio, ou alors que je me fendrai l'postérieur à arracher les derniers centimètres carrés de tapis brun en dessous d'un bain datant de la Conquête.

Faut dire que je ne m'aide pas non plus. L'autre jour, à l'occasion de notre séance houblonnée hebdomadaire, Mathieu et moi sommes tombés sur l'émission Propriétaires en otage, où les témoignages de propriétaires-locateurs s'enlignaient comme un cauchemardesque collimages d'horreurs. Des plans pour que je ne loue exclusivement qu'à des septagénaires sourds, silencieux et qui travaillent majoritairement à l'étranger, histoire d'avoir la paix.

Ça fait partie du plaisir d'être propriétaire! Batinsse, ils auront finalement probablement raison! Parce qu'une fois que je me serai forgé le caractère et l'aurai égalisé au buffer, j'ai l'impression que cette série d'expériences m'auront transformé en impitoyable propriétaire, prêt à mordre dans le jarret de la vie, en grand requin de l'immobilier que je serai devenu.

 D'ici là, je tâcherai de me répéter que Rome ne s'est pas bâtie en criant ciseau, qu'à chaque jour suffit son pain quotidien et pleins d'autres proverbes prédigérés dont la formulation exacte semble m'échapper.

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