samedi 28 novembre 2009

Cette maison de mon quartier

En tant que jeunes hommes en pleine possession de nos moyens, nous nous exerçons en courant le long des réseaux de pistes cyclables que nous offre la belle ville de Gatineau. Celle que nous empruntons le plus souvent longe notre luxuriant quartier et nous offre une vue imprenable sur toutes ses splendeurs.

Un jour, Mathieu me fit remarquer ce bâtiment qui, en toute apparence, a été l'œuvre d'un architecte aveugle.


Vue de devant, ouache.



Vue de biais, WTF?


S'agissait-il du bloc appartement le plus mal construit et le moins fenestré de l'histoire du quartier Wrightville? Ou alors était-ce l'oeuvre d'un être malfaisant, aux goûts humoristiques douteux? Face à tant de questions, nous n'eurent le choix que d'enquêter. (on s'en vient bon dans les enquêtes)

En cherchant dans les archives du quartier à la bibliothèque de la rue Berri, nous avons découvert un chapitre tout à fait fascinant : une certaine Ligue illégale de Hockey Cosom (hockey-balle, pour les inculturés).

En 1937, Toussaint Rheault, grand amateur du club de hockey "le Canadien" et de balles en plastique orange, fit l'achat d'une terre en sol Hullois et construit ce petit aréna urbain qui servirait à organiser des joutes de hockey cosom avec les gens de la paroisse.

Rapidement, les match grandirent en popularité et le bâtiment se retrouva le centre d'attention du quartier. Tous les jours, un grand nombre de matantes s'y rendaient afin d'y vendre leurs tourtières et leurs confitures à la petite armée d'amateurs et de joueurs.

Cependant, tout chavira en 1974, lorsque les Rock Machines flairèrent la bonne affaire. Lentement mais surement, ils prirent subtilement la place des sympathiques matantes et remplacèrent leurs tourtières par de la drogue et des mitraillettes de contrebande. Dans le temps de le dire, le rêve de Toussaint s'était transformé en cauchemar.

Le bâtiment est demeuré vide depuis la descente de police en 1982 où 4 honnêtes paroissiens trouvèrent la mort.

Les archives de la bibliothèques sont une vraie mine d'or, qu'on se tienne pour dit.

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