vendredi 29 janvier 2010

XOX


Vincent et moi avons à cœur le progrès de la science. Depuis plusieurs semaines on essaie de trouver réponse à une question qui préoccupe les scientifiques depuis belle lurette : « qu’advient-il d’une salade de fruits lorsqu’elle reste quelques mois dans un frigidaire? ». Hier nous avons donc terminé la phase expérimentale de nos recherches. C’est avec une grande joie que je vous livre notre rapport de recherche.

Comme l’indique la pensée de la semaine, la salade de fruits a passé une période qu’on pourrait qualifier d’assez longue dans le frigidaire. Bien que ce soit écrit 2 mois et demi, je crois bien qu’elle soit restée au moins 3 mois dans le frigidaire.

Ceci étant dit, je vous présenterai la salade de fruits sous trois aspects : son apparence, son odeur et son goût. Plongeons donc sans plus tarder dans le vif du sujet.

En ouvrant la porte du frigidaire hier matin, j’étais habité d’un effroyable sentiment de crainte. De quel affreux spectacle mes yeux seraient-ils témoins? Prenant mon courage à deux mains, je saisis la vieille canne de salade de fruits et inspectai du regard le contenu. J’aurais traité de menteur, sur le champ, quiconque aurait prétendu reconnaître une salade de fruits dans cette canne. Le jus dans lequel baignaient jadis les fruits avait complètement disparu. Les ananas, pêches, cerises et poires qui composaient autrefois la salade semblaient avoir disparus pour laisser place à diverses formes anonymes. Mais l’aspect visuel le plus frappant de notre expérimentation était définitivement la couleur. Jamais de ma vie je n’avais vu un noir aussi profond, aussi opaque, aussi ténébreux. Bref, si je pouvais décrire en un seul mot une salade de fruits ayant macérée 3 mois dans un frigidaire, j’utiliserais probablement : méconnaissable.

Poursuivons l’analyse de notre expérimentation avec la description de l’odeur de la salade de fruits. Eh bien, je fus surpris de constater que la salade était tout à fait inodore. Je me serais attendu à une terrible abomination olfactive, mais non aucune odeur particulière ne se dégageait du vieux déssert.

Pour conclure : le goût. Ben voyons colice. Pensez-vous vraiment que j’ai goûté à ça? J’pas cave osti. Z’êtres drôles vous autres. Vous me prenez vraiment pour un imbécile. Allez donc chier.

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