mercredi 11 mars 2015

Fumiste fumet


Une erreur coûteuse


Pour certaines personnes, le corps n'est qu'un vaisseau de chair qui ne sert qu'à contenir l'âme jusqu'à ce que ce dernier se mette à moisir, libérant son fantôme spirituel. Pour celles-ci, nul ne sert de dorloter ledit amas de viande, puisqu'il n'est que temporairement nôtre. Logique.

Pour d'autres, le corps est un temple qui mérite à la fois respect et entretien, puisque crisse, on ne vit qu'une fois et croire à quelque forme de réincarnation ou de vie après la mort, c'est de la bouillie pour les chats, uniquement bonne à nourrir les esprits simples en quête de réponses prémâchées.

Je me trouve, bien humblement, à mi-chemin entre les deux.
Je comprends les bénéfices de piloter un corps en santé, mais je trouve que, de temps en temps, c'est viargement justifiable de manger un sac de chips aux cornichons crémeux au complet. Ceci étant dit, il m'arrive de fréquenter certains centres sportifs, surtout en hiver, lorsque l'idée-même d'aller arpenter les trottoirs me donne des sueurs froides et des visions de fractures ouvertes.

Alors ce midi, je suis allé au gym.

Le vestiaire, aussi bondé que déplaisant, ne m'offrit guère le choix en termes de casiers. Aussi épais que cela puisse paraître, le choix du casier est crucial si on ne désire pas se ramasser avec le derrière d'un Chinois bicentenaire en plein nez alors qu'on se penche pour attacher ses souliers de course dernier cri. Donc, quelle ne fut pas ma chance de découvrir une case dans un emplacement de choix!
"Vincent, aujourd'hui, c'est ta journée!", me dis-je naïvement.
J'entrepris aussitôt d'y déposer mon matériel et de me changer prestement. En m'exécutant, je décelai un vague fumet que je décrirais comme provenant d'une raie défaichie. "Ouhla!", pensai-je, "un sans-abri lépreux doit être en train de se changer dans les parages". N'en tenant pas rigueur, je barrai mon cadenas et m'entrainai normalement.

Après séance sportive olympienne et une douche revigorante, il était plus que temps que je me revêtisse, parce que le milieu dans lequel j'oeuvre tolère mal la nudité au travail. Sitôt la porte de ma case ouverte, une bouffée pestilentielle m'assailli tel un coup de hache en plein nez. Mes follicules nasaux eurent tôt fait d'informer mon cerveau que l'effluve horripilante de viande à tacos et de curry jaune émanait depuis mon casier depuis le tout début.

Horreur, consternation, sentiment d'échec, perte de tout amour propre, etc.

Évidemment, mes vêtements, m'ayant attendu sagement au fond de cette coffre-fort odorant, avaient eu le temps de s'imprégner de cette aberration olfactive.

Ne sachant que faire, je rhabillai, retournai à mon poste de travail et entrepris d'écrire ce billet, fortement inspiré par les arômes cauchemardesques qui s'échappent présentement de mon tout nouveau blazer.

Tabarnak.

1 commentaire:

MathiBarnard a dit…

tu sens tout le temps la criss de marde anéwé